mardi 22 novembre 2011

La H Cup au banc d'essai

Seulement deux journées de H Cup disputées et déjà trois équipes françaises - Castres, fusillé par O'Gara, le Racing-Métro 92, surpris à Edimbourg, et Montpellier, mal réveillé à Bath - toutes sans victoire, ont déjà hypothéqué leurs chances de se qualifier pour les phases finales. Une déprime à laquelle a échappé le Biarritz Olympique en signant sa première victoire de la saison à domicile aux dépens des Saracens.


Barcella, au soutien de Lakafia, et les Biarrots restent en course en H Cup. (Maxppp) Barcella, au soutien de Lakafia, et les Biarrots restent en course en H Cup. (Maxppp)
DANS LE VESTIAIRE DE... : Biarritz
On peut être bon dernier du Top 14 et encore en course pour les phases finales de la H Cup, contrairement à d'autres (voir la stat ci-dessous). C'est l'enseignement de ce deuxième week-end européen. Battu la semaine dernière sur la pelouse des Ospreys (28-21), le Biarritz Olympique, qui avait ramené du pays de Galles un point de bonus défensif qui comptera peut-être à l'heure du bilan, a préservé ses chances de qualification pour les quarts de finale en dominant les Saracens samedi à Aguiléra (15-10). Une première victoire toutes compétitions confondues cette saison à domicile qui permet au BO de rester à une longueur des Anglais et des Ospreys, tenus en échec à Trévise (26-26), dans la poule 5.

"On a retrouvé une équipe compétitive sur tous les secteurs. On a dominé ces Anglais un peu partout. Ça a été un match très intense. Cette victoire va nous faire du bien sur le plan de la confiance. On avait vraiment besoin de cette victoire", se félicitait Fabien Barcella sur le site de la compétition à la sortie de son premier match à Aguiléra depuis le 14 avril 2010... Le symbole d'une équipe enfin à l'unisson qui, depuis la fin de la Coupe du monde, travaille au complet, seul Dimitri Yachvili manquant encore à l'appel. "Le vrai visage du BO, on l'avait déjà vu le week-end dernier, on avait tiré des enseignements positifs de cette défaite au Pays de Galles et quelque part on savait que c'est une victoire qui nous manquait pour conforter le travail", souligne Patrice Lagisquet, le directeur sportif du BO, sur Sud Ouest.

Fort de cette victoire, le club basque peut désormais voir plus loin, que ce soit en H Cup ou en championnat. "La route reste encore très longue", prévient Barcella, conscient du gros programme qui attend son club d'ici la fin de l'année, un double affrontement contre Trévise décisif en H Cup et des rendez-vous face à Bayonne, le Racing-Métro, Montpellier, le Stade Français et Toulon en championnat. L'occasion de vérifier si le BO surfera sur ce "match référence" comme n'hésitait pas à le qualifier Lagisquet.

LE JOUEUR : Ronan O'Gara (Munster)
Cet homme est un tueur. Meilleur marqueur de points de l'histoire de la compétition (1221 points après les deux premières journées de cette saison 2011-2012), Ronan O'Gara vient d'ajouter deux nouveaux faits d'armes à sa légende d'une semaine sur l'autre. Déjà auteur du drop victorieux dans les arrêts de jeu le week-end dernier face à Northampton (23-21), l'ouvreur irlandais a récidivé samedi à Ernest-Wallon face à Castres, offrant là encore la victoire à son équipe après la sirène (27-24). "Les gars m'ont mis dans des conditions optimales pour que je passe ce drop. Je suis heureux pour le groupe d'avoir rempli ma part du travail en le passant", expliquait l'intéressé après la rencontre, toujours aussi modeste. Et pourtant, « Rog », son surnom en Irlande, c'est "la classe mondiale" comme en bavait d'admiration son jeune homologue castrais, Pierre Bernard. Le plus bel hommage revenait à son coéquipier, le talonneur Denis Fogarty, alors que l'avion du retour du Munster tournait en vain au-dessus de l'aéroport de Cork en attendant que le brouillard se dissipe : "Laissez Rog atterrir, il peut poser ce qu'il veut !"

LA PHRASE : "Pierre peut dormir tranquille", Jacky Lorenzetti, le président du Racing-Métro 92 sur RTL
Si pour la deuxième année consécutive le Racing-Métro 92 ne devrait pas sortir de la phase de poules de la H Cup, Pierre Berbizier n'en fera pas les frais, a cru bon d'insister Jacky Lorenzetti, le président du club francilien, interrogé dimanche sur RTL. Pour autant, ce dernier ne s'est pas épargné un léger rappel à l'ordre : "Cette année, on est, je crois, la plus belle attaque du Top 14. Par contre, on a perdu notre état d'âme, on a perdu notre moral, on a perdu un petit peu ce qui faisait notre esprit. A nous maintenant de faire en sorte que l'équipe se ressaisisse moralement". Et Lorenzetti d'ajouter : "Ceci dit, c'est un match qui va laisser des traces, il va y avoir une remise en cause, des explications".

LA STAT : 4
Soit le nombre de victoires françaises sur les deux premières journées de la compétition, dont la moitié obtenu par le seul Stade Toulousain, seule équipe du Top 14 invaincue en H Cup. C'est la première fois depuis la saison 2000-2001 que la France présente un bilan aussi faible, seuls deux clubs français, Pau (quart-finaliste) et le Stade Français (finale), avaient alors atteint la phase finale. A noter que trois équipes, Castres (deux défaites), le Racing-Métro 92 (deux défaites) et Montpellier (un nul et une défaite), n'ont pas encore gagné, hypothéquant sérieusement leurs chances de se qualifier pour les quarts de finale.

Ils votent tous Kombouaré !

Depuis que Leonardo a rencontré Carlo Ancelotti à Paris au vu et au su de tous, le Paris SG est secoué par les rumeurs de remplacement d'Antoine Kombouaré. La défaite dimanche face à Nancy (0-1) n'a pas arrangé les choses, même si le directeur sportif a aussitôt apporté son soutien à son entraîneur. A l'approche du clasico à Marseille, les joueurs de la capitale font également corps avec leur coach...


Kombouaré a ses joueurs derrière lui . (Reuters) 
Kombouaré a ses joueurs derrière lui
Depuis la semaine dernière, les soutiens affluent de toutes parts. Des centaines de supporters qui ont scandé son nom dans les tribunes du Parc avant la réception de Nancy dimanche (sans doute pas après...) à ses pairs qui, par presse interposée, s'offusquent à l'idée de voir un entraîneur premier du Championnat se faire remercier, Antoine Kombouaré n'a sans doute jamais eu autant d'amis dans le monde du football qu'en ce moment. Il faut dire qu'en déjeunant à Paris avec Carlo Ancelotti récemment, accréditant la thèse de contacts étroits entre les deux hommes, le directeur sportif brésilien du Paris Saint-Germain, Leonardo, a tout fait pour mettre le feu aux poudres.

Du coup, même si ce dernier a depuis plus ou moins tenté d'éteindre l'incendie en apportant un soutien pour le moins ambigu à son entraîneur, la semaine dernière a été particulièrement agitée en coulisses, avec notamment une discussion qualifiée par Antoine Kombouaré lui-même de "parfois un peu mouvementée" entre les deux hommes avant la réception de Nancy. L'objectif assigné au Néo-Calédonien a sans doute été au centre des débats, l'intéressé, "pas supposé être là" en début de saison (ce sont ses propres mots, prononcés samedi dernier), n'ayant pas forcément apprécié qu'on lui demande le titre et rien d'autre alors qu'au départ, il n'était question que de Ligue des champions.

Matuidi, Ménez, Sakho, Jallet derrière leur coach

Dans cette lutte à fleuret plus ou moins moucheté entre le Brésilien et l'ancien défenseur du Paris SG, ce dernier a en tout cas reçu de précieux soutiens, preuve s'il en était que l'ex-coach de l'Inter Milan a intérêt à y réfléchir à deux fois avant de s'en séparer. "On s'entend très bien avec Kombouaré. C'est un entraîneur qui est proche des joueurs... On est premiers du championnat. Où est le problème ?", s'est ainsi interrogé la semaine dernière l'international français Blaise Matuidi, relayé par un autre international, Jérémy Ménez: "C'est une bonne personne. Il fait du bon travail. Au vu des résultats, on ne peut pas lui reprocher grand-chose, puisqu'on est premiers."

Promu capitaine du PSG sous les ordres de Kombouaré, Mamadou Sakho, devenu l'une des idoles du Parc, y est lui aussi allé de son soutien, ajoutant même un soupçon de pression à l'adresse de Leonardo: "S'il y a des changements à faire, les gens en haut prendront leurs responsabilités, mais pour l'instant, on a comme coach Antoine Kombouaré qui, pour moi comme pour tout le groupe je pense, fait bien son boulot." Enfin, à l'avant-veille de PSG-Nancy, Christophe Jallet avait conclu ce bel unanimisme en résumant l'état d'esprit général: "Que voulez-vous qu'on lui reproche ? Ce serait mentir que dire qu'il ne fait pas du bon boulot. Les résultats sont là, c'est ce que l'on demande à un entraîneur. Depuis deux ans et demi, il a toujours fait du bon travail avec nous. Les résultats parlent d'eux-mêmes." Des propos lus et approuvés le lendemain par l'entraîneur lui-même: "Quand on a de bons résultats, forcément les joueurs vont se demander ce que l'on peut reprocher au coach et pourquoi on changerait. Ils sont dans une logique de victoire, de confiance."

Le match à Marseille déterminant ?

Bref, difficile d'entendre des voix discordantes dans les rangs parisiens, ou s'il y en a, elles sont pour l'instant tapies dans l'ombre, et le coach du PSG a même reçu le soutien de nombre de ses collègues de Ligue 1, comme Rémi Garde, qui a avoué ne pas comprendre "la cuisine parisienne", Laurent Fournier, qui a affirmé être "à 300%" derrière son ancien partenaire parisien, ou l'entraîneur de Nancy, Jean Fernandez qui, au passage, a confirmé que les dirigeants qatariens n'avaient pas l'intention au moment de leur prise de pouvoir dans la capitale de conserver Kombouaré: "J'ai appris l'arrivée des Qataris à Paris alors que personne n'était encore au courant, confiait-il avant le déplacement au Parc dans L'Est Républicain. On m'a contacté et on m'a demandé de partir au Qatar pour rencontrer ceux qui allaient devenir les nouveaux responsables du PSG, mais je n'ai pas souhaité y aller." Pas question pour l'intéressé de déboulonner un collègue en poste, qui, selon lui, ne mérite aujourd'hui pas le sort qui lui est réservé: "Je ne comprends pas ce qu'on reproche à Antoine Kombouaré. Toutes les rumeurs concernant son avenir sont injustes, quand on voit les résultats du PSG depuis le début de la saison. Il faut laisser du temps à l'entraîneur et se montrer patient. Au Real Madrid, même José Mourinho a mis un an avant d'y arriver."

Le parallèle est croustillant quand on sait que les dirigeants qatariens rêvent d'attirer dans la capitale un technicien plus "bling-bling" de la trempe de José Mourinho. En attendant, Antoine Kombouaré reste l'entraîneur du Paris SG, même si la défaite concédée dimanche face à Nancy est une pierre de plus dans le jardin de Leonardo, qui s'est cependant bien gardé d'en rajouter après le match, conscient d'évoluer sur la corde raide: "Antoine Kombouaré bénéficie d'une totale confiance", a-t-il ainsi commenté, ajoutant: "On espère un beau match à Marseille". Un match à Marseille qui pourrait être réellement déterminant pour l'avenir d'Antoine Kombouaré qui, lundi encore, a reçu un nouveau soutien de poids en la personne de Kevin Gameiro: "Il m'a recruté, je pense qu'il fait du très bon travail, a commenté l'ancien Lorientais sur Infosport+. On est premiers, je ne vois pas de raison pour qu'il soit viré." Une victoire au Vélodrome et Kombouaré, qui, que ce soit en tant que joueur que d'entraîneur, n'a jamais gagné avec Paris en Championnat au Vélodrome, passera sans doute l'hiver au chaud, une défaite et les rumeurs repartiront de plus belle...

mardi 15 novembre 2011

Hazard : «Que du bonheur»

Avant d'affronter les Bleus mardi soir (20h45) Eden Hazard et Georges Leekens n'ont pas caché le plaisir que leur procure ce match amical.

Foot - Bleus : Un match particulier pour Hazard
On n'ira pas jusqu'à écrire qu'il y avait de la connivence entre eux, mais l'image est symbolique. Assis côte à côte sur l'estrade de l'auditorium du Stade de France, Georges Leekens et Eden Hazard ont bel et bien fait la paix. Cinq mois après le geste d'humeur de son attaquant contre la Turquie, le sélectionneur belge n'a que des éloges à faire à son sujet. «Je suis être très content d'Eden, de ses progrès et du fait qu'il soit belge». «Je veux aller de l'avant», assure de son côté le Lillois. Quant au contrastre entre ses prestations en club et en sélection, «c'est un tout, s'est-il justifié. A Lille, j'y suis toute l'année, ce qui n'est pas le cas avec la Belgique. Il faut que je prenne mes marques.»

Ménagé contre la Roumanie vendredi soir en vue de ce match contre la France, Hazard vient à Saint-Denis pour enfin «briller». Sans omettre toutefois la notion de «plaisir». Les Bleus, il les a encouragés depuis l'âge de 7 ans et les campagnes victorieuses de 1998 et 2000. «J'ai toujours été supporter», affirme-t-il. Forcément, cela participe à renforcer encore davantage le caractère «particulier» de cette rencontre. D'autant qu' en face, «il y a Mathieu (Debuchy), Yohan (Cabaye) et Adil (Rami), rapelle-t-il. On s'est croisé tout à l'heure. Pouvoir jouer contre eux, ce n'est que du bonheur !»

«Nos petits Belges deviennent grands»

Avec bonhomie, Leekens a pour sa part évoqué de la «fierté». «Fierté» de disputer «un match de gala». «Fierté» aussi de constater -en qualité de «voisin»- que la France est «redevenue une équipe de très haut niveau» un peu plus d'un an après le traumatisme de Knysna. «Laurent Blanc a fait un travail du tonnerre», s'est-il enthousiasmé. Alors que la Belgique manquera le prochain Euro, le technicien se verrait bien partager l'avion avec les Bleus direction... le Brésil en 2014. «Nos petits Belges deviennent grands, a-t-il souligné. On est en train de construire quelque chose, les joueurs sont ambitieux, ils ont faim. Vous allez vous en rendre compte lors des prochains matches». Celui contre la France inclus.

mardi 8 novembre 2011

Football: des incertitudes chez les Bleus avant les Etats-Unis

CLAIREFONTAINE, Yvelines (Reuters) - Laurent Blanc a avoué connaître des inquiétudes concernant l'état de santé de plusieurs joueurs de l'équipe de France rassemblée mardi en vue des matches amicaux contre les Etats-Unis, vendredi, et la Belgique dans une semaine.

"On a encore quelques tracas", a reconnu le sélectionneur, en précisant que quatre membres de son groupe -Samir Nasri, Yohan Cabaye, Florent Malouda et Loïc Rémy- souffraient de divers maux.

Le cas le plus sérieux semble être celui de Samir Nasri. L'attaquant de Manchester City a des problèmes à un tendon rotulien et souffre également des dents, ce qui a nécessité une visite chez un dentiste parisien mardi matin.

Quant à la tendinite à un genou, "c'est une blessure qu'il avait déjà eue avec Arsenal et qui est délicate à soigner", a indiqué Laurent Blanc.

Le sélectionneur a ajouté que Cabaye (Newcastle), en délicatesse avec ses adducteurs, allait passer des examens, que Malouda (Chelsea) avait pris une béquille à une cuisse et que Rémy (Marseille) souffrait lui aussi des adducteurs.

Laurent Blanc a souligné qu'aucun de ces joueurs n'était pour l'instant forfait. "On va faire le point ce soir ou demain matin, et on verra alors s'il faut appeler un ou plusieurs renforts", a-t-il ajouté.

"Le Président" a insisté sur le fait qu'il pouvait faire reposer certains éléments vendredi contre les Etats-Unis et les aligner mardi prochain face à la Belgique.

ABIDAL ABSENT CONTRE LES ÉTATS-UNIS

On connait déjà le nom d'un absent pour le match de vendredi: l'arrière Eric Abidal a été laissé par Laurent Blanc à la disposition de son club, le FC Barcelone, qui joue en Coupe du roi mercredi. Il rejoindra le stage jeudi.

En contrepartie de ce geste de bonne volonté, le sélectionneur a obtenu de l'entraîneur du Barça, Pep Guardiola, que l'arrière gauche figure seulement parmi les remplaçants.

Laurent Blanc voit dans cette double confrontation au Stade de France l'occasion pour certains joueurs, dont le Montpelliérain Olivier Giroud, seul nouveau dans le groupe, de bousculer la hiérarchie.

Le sélectionneur considère d'un oeil un peu différent les deux matches, avec d'abord les Etats-Unis, formation modeste sur le plan international, puis "un match plus solide" contre la Belgique, dont il convient de se méfier, même si elle ne s'est pas qualifiée pour l'Euro.

Laurent Blanc n'a pas caché qu'il procéderait à une large revue d'effectif. "On se rapproche plutôt de deux compositions d'équipe différentes", a-t-il dit, en souhaitant "donner du temps de jeu à des jeunes joueurs ou à des joueurs qu'on n'a pas encore vus en match international."

"Ce n'est pas leur dernière chance, mais c'est une bonne chance pour eux de montrer ce dont ils sont capables", a ajouté le sélectionneur.

Plus généralement, il souhaite voir ses troupes, désormais débarrassées de la hantise de la qualification à l'Euro 2012, jouer plus libérées et davantage tenter.

"Il faut qu'ils lâchent les gaz, qu'ils montrent en sélection ce qu'ils font en club", a-t-il dit, en indiquant que le stage, le dernier digne de ce nom avant la préparation à l'Euro, devait servir avant tout à améliorer le jeu collectif.

"La France a de grandes individualités mais pas encore une grande équipe", a jugé récemment l'arrière gauche mythique du Milan AC, Paolo Maldini.

"Il a raison", a estimé Laurent Blanc.

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Blanc: "Se concentrer sur le jeu"

A l'heure où l'équipe de France aborde ses deux derniers matches de l'année 2011, face aux Etats-Unis et à la Belgique, Laurent Blanc a décidé de faire encore quelques essais en vue du prochain Euro. Ainsi, le sélectionneur a décidé d'appeler Giroud et de faire de nouveau confiance à Mathieu et Debuchy, afin de mieux cerner ces trois joueurs. Pour le reste, il espère une amélioration au point de vue du jeu et de la confiance.

Laurent, tout d'abord, un mot sur la sélection d'Olivier Giroud?
C'est un garçon qui fait un excellent début de saison avec Montpellier. Montpellier fait également un excellent début de saison. On le suit depuis quelques temps, il a un profil atypique. J'aime bien avoir dans ce domaine, un joueur atypique, notamment par la taille. Il n'y a pas que ça, il y a aussi le rôle de pivot. Il multiplie les bonnes performances, ça fait un petit moment qu'on y réfléchit. C'est le bon moment pour lui donner la récompense et de lui permettre de prendre conscience de ce qu'est le niveau international.

Vous aviez parlé d'une liste à 18, elle est finalement de 22, pourquoi?
C'était impossible à faire. On s'est vite rendu compte que nos intentions ne pouvaient être mises en action, il y avait trop de difficultés. Entre deux matches, je sais que les clubs font des semaines aménagées. Il y aurait trop de difficultés pour faire venir des joueurs entre les deux matches. Autre paramètre, ces deux matches sont importants pour la confiance et le jeu de l'équipe. On va les préparer pour les gagner. On aura aussi six changements, puisque lors des matches amicaux on peut mettre tout le monde sur le banc. Je n'aurai personne à envoyer dans les tribunes.

Qu'attendez-vous de ces deux matches?
Déjà, ce sont des dates internationales, qui nous sont imposées. Tout ce qu'on attend c'est de bien préparer ces matches. On veut augmenter le capitale confiance et se concentrer un peu plus sur le jeu. On veut améliorer notre niveau de jeu, on va se concentrer sur le jeu qu'on aimerait produire.

Vous appelez six attaquants, peut-on penser que vous allez tester un 4-4-2 avec deux pointes?
Le système de jeu est important mais il faut être capable de changer de système et avoir les joueurs pour le faire. Quand on joue à une pointe, Karim est pour moi devant. C'est un garçon plein de talent. Mais il est peut-être plus efficace à 2 pointes. Mais au plus haut niveau, de moins en moins d'équipes joue comme ça. Le but c'est de pouvoir changer pendant le match. Ce sont aussi des matches où l'on veut marquer des buts, et il faut des attaquants.

Il vous reste peu de rassemblement d'ici à l'Euro, avez-vous une idée du groupe que vous allez emmener?
On a fait une liste. On a mis les joueurs qui nous ont accompagnés depuis le début de la campagne. Si on comptabilise on arrive à 35 joueurs, et on peut penser que les 23 sont dans ces 35. Mais on n'est jamais à l'abri qu'un joueur explose. A ce moment, il faut toujours garder la place pour des joueurs qui ont la forme du moment. Olivier, il marque des buts. Il nous faut des joueurs qui marquent des buts. Au niveau international, à part Karim, il y en a peu qui marque des buts.

A quoi est due l'absence de Patrice Evra?
Patrice est quelqu'un qui a été beaucoup sollicité dans son club. Il est sur la brèche depuis le début du championnat. Il a besoin de repos, et en plus, il est touché par un drame familial. On lui laisse du repos. Ça tombe bien dans ce secteur-là, on veut revoir Abidal et donné du temps de jeu à Mathieu.

"Gourcuff n'est pas encore au top niveau"

Les problèmes personnels de Yann M'Vila peuvent-ils déteindre sur l'équipe de France?
Les problèmes personnels, j'essaie de m'en occuper le moins possible. Moi mon rôle est de m'attacher aux critères sportifs et rien d'autre.

Yoann Gourcuff n'est pas dans la liste, avez-vous jugé qu'il n'était pas prêt?
Dans la question il y a la réponse. Il est en net progrès, il revient. C'est bien pour lui. On le suit, il est sur le chemin du retour. Mais il n'est pas encore au top niveau. Les performances de son club vont être importantes pour qu'il puisse retrouver un niveau tel qu'il nous retrouve.

De son côté, Franck Ribéry flambe en club, mais moins en équipe de France...
Lui aussi a eu quelques problèmes dans sa vie privé, qui l'ont gêné. Il retrouve la joie de jouer. Son club en profite. Je souhaite que l'équipe de France en profite aussi. S'il évolue à son niveau, il peut être un élément important dans l'équipe de France. Il est évident qu'il ne donne pas sa pleine mesure, mais il est en net progrès, que ce soit dans son état d'esprit, ou son envie de jouer. J'espère qu'il sera récompensé par de bons performances sur le terrain prochainement.

Bafétimbi Gomis ne fait pas partie de la liste...
C'est un joueur qui a d'autres qualités que Karim, Loïc ou Kevin. Mais avoir plusieurs joueurs de ce type là ne sert pas à grand-chose, et je veux donner du temps de jeu à Olivier, pour lui permettre de découvrir le niveau international. Un joueur de ce type-là, suffit amplement dans notre schéma. Bafé est venu la fois dernière, à lui de garder son niveau qu'il a à l'OL. Rien n'est définitif.

Tout les joueurs de champ auront-ils du temps de jeu?
On va essayer. N'oublions pas que nous sommes dans une période où les joueurs sont très sollicités. Avec la possibilité de faire six changements, on devrait avoir cette possibilité. Après il y a le fil conducteur du match. Il faudra en tenir compte aussi.

Des joueurs comme Kaboul, Cissé ou Valbuena sont absents de la liste, pourquoi?
C'est un choix. On aurait pu faire une autre liste. Ce que j'ose dire, c'est que ces joueurs-là, on les connaît. Pour Mathieu, Giroud ou Debuchy, on ne les connaît pas. On va leur donner du temps de jeu, pour mieux les connaître.

La nouvelle blessure de Philippe Mexès est-elle inquiétante?
C'est un problème aujourd'hui. Il a eu un contretemps. Mais l'Euro c'est dans huit mois, donc peut-être qu'il sera en grande forme quand l'Euro commencera. Les joueurs qui sont le plus en forme, sont ceux, malheureusement, qui ont eu des contretemps durant la saison. Dans ce cas-là, on subit. Il faut faire avec.

Des joueurs comme Toulalan ou Diarra font-ils partie de vos plans?
Oui. Dans le groupe des 35, ces deux joueurs y sont.

Enfin, avez-vous choisi votre capitaine?
Il est dans ma tête. On le saura en février, au moment d'affronter l'Allemagne.

Dugarry et Triaud sont sur un bateau...

Depuis samedi dernier, Christophe Dugarry et Jean-Louis Triaud se disputent par presse interposée. Le consultant de Canal + remet en cause le mode de fonctionnement du club au scapulaire. Quant au président girondin, il a du mal à accepter les critiques de quelqu'un qui n'a jamais eu de responsabilités administratives ou sportives dans un club de Ligue 1.

Tout a commencé samedi dernier. Dans un entretien paru dans le quotidien Sud Ouest, le champion du monde 98 critique ouvertement la gestion du club bordelais par Jean Louis Triaud: "Quelle est la stratégie du club? Pourquoi on ne sort plus d'internationaux? Pourquoi on nous dit qu'on n'a pas d'argent pour recruter et, quatre mois après, on nous promet d'injecter 10 millions au mercato d'hiver? Et aussi, j'aimerais comprendre ce qui est pour moi une énigme absolue: pourquoi Bordeaux n'a-t-il pas de directeur sportif?". La réponse du président des Girondin depuis 1999 n'a pas tardé à fuser, toujours dans le quotidien régional: "J'aimerais qu'on me cite l'exemple d'un club qui fonctionne bien avec un directeur sportif. Je l'ai vécu et je vois que d'autres clubs le vivent, c'est souvent plus une source de conflit que d'efficacité. Je dis ça très amicalement. Rien ne me surprend. Les anciens joueurs reconvertis consultants sont dans leurs fonctions, dans leur rôle. Mais il y a une limite quand même."

Quelles sont les intentions de Dugarry?

Pour beaucoup, Christophe Dugarry cherche à se placer, lui qui ne se cache pas de vouloir un poste à responsabilités, et, si possible, dans son club de coeur: les Girondins de Bordeaux. D'ailleurs, dans le quotidien L'Equipe de ce mardi, l'ancien joueur des Girondins fait acte de candidature: "Si Jean Louis Triaud venait à prendre sa retraite et que Nicolas de Tavernost (président de M6 propriétaire des Girondins) me propose le poste, je prendrais mes responsabilités, je suis prêt à aller jusqu'au bout."

Dans ce conflit, chacune des deux parties semble être de bonne foi, et vouloir le meilleur pour les Marine et Blanc. Cependant, l'attitude du consultant de Canal + interpelle. Ses critiques risquent de déstabiliser un groupe qui commence à peine à reprendre confiance, et notamment Marc Planus, qui ne s'investirait pas assez selon Dugarry. Diviser pour mieux pouvoir régner ensuite semble être la stratégie qu'il a adopté. Reste à savoir si celle-ci fonctionnera, et surtout si elle sera bénéfique sportivement au club de Bordeaux.