Dans le mythique Estadio Centenario où a eu lieu la première finale de Coupe du Monde en 1930, comme dans « son » Parc des Princes, Luis reste inimitable. Debout, la sucette dans la bouche et au plus proche du terrain, le nouveau sélectionneur israélien fait des gestes, parle, harangue, replace, fait à nouveau des signes de la main qui peuvent ressembler à des tics. Après une petite passe d’armes avec le délégué de la FIFA, il reprend son numéro, siffle pour mieux se faire entendre malgré la « Ola » des 60 000 spectateurs.
A la fin du match, même s’il vient de perdre son premier match 4-1, il distribue des clins d’œil aux journalistes français présents et des petites tapes amicales à ses joueurs, qu’il renvoie au décrassage après leur avoir parlé quelques minutes. Mais dans quelle langue ? En français, avec l’aide d’un traducteur et celle de son adjoint. En à peine une dizaine de jours, Luis Fernandez sait déjà se faire comprendre de ses joueurs. Des joueurs qui sont sous le charme du personnage, tout comme l’ensemble de la délégation israélienne.
Luis impressionne son monde parce qu’il connaît déjà tout le monde. Sans vouloir décrier ce qui s’est fait avant en sélection, les dirigeants de la Fédération israélienne de football constatent les changements et les premiers bienfaits de « la méthode Luis ». Plus qu’une méthode, un style.
Discrets ou munis d’armes automatiques comme le soir du match, les hommes des services secrets israéliens n’empêchent pas Luis Fernandez d’être à l’aise, naturel. Le seul entraîneur français à avoir gagné une Coupe d’Europe invite à son hôtel de la Plaza Independienza ses amis uruguayens, des anciens footballeurs qui ont joué en France, comme Ruben Umpierrez ou Carlos Curbelo. Luis reçoit aussi la visite de l’ambassadeur de France après avoir été invité par celui d’Israël.
Mais les mondanités ne l’éloignent jamais du terrain. Le ballon est au centre de toutes ses discussions, quels que soient les interlocuteurs, pour parler d’Israël, de l’Uruguay, de la France, des joueurs, du jeu. La passion est là. Toujours. Intacte. Ce qui tombe bien car Luis Fernandez sait qu’il a devant lui un challenge difficile qui l’attend : qualifier Israël pour le prochain championnat d’Europe.
Prochaine étape pour la sélection de Luis, dimanche, avec un deuxième match amical, au Chili cette fois, pour poursuivre sa revue d’effectif. Il s’attend encore à souffrir. Peu importe, ce qui l’intéresse, c’est que son équipe soit prête le 2 septembre pour le début des éliminatoires. Et Luis y croit.
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