jeudi 27 mai 2010

Question sur le ballon de la FIFA 2010

La question va revenir pendant tout le tournoi. A chaque fois qu'un gardien commettra une erreur. Le nouveau ballon de la Coupe du Monde FIFA est-il, comme l'a défini Hugo Lloris, « une catastrophe » ? Très conservateurs, les gardiens seront toujours les premiers à se plaindre des nouveaux ballons. Trop légers, trop lourds, trop volatiles… Chaque ballon a ses spécificités propres mais le Jabulani, comme ses devanciers, a subi une batterie de tests pour entrer en conformité avec les règles du football. Utilisé depuis 2010 en Coupe de France et lors des matchs officiels de la FIFA, ce ballon a passé les sept tests qualificatifs obligatoires FIFA (rotondité, vélocité, pression, poids, rebond…) avec succès et la marque y a même ajouté des critères supérieurs pour améliorer ce ballon de la Coupe du Monde. Avec notamment un énorme travail en soufflerie.

Thermocollé, le Jabulani d'Adidas n'est plus ce ballon en cuir total à 32 panneaux que nos parents ont connu. Certains le regrettent encore mais le synthétique a outrepassé le cuir, matière vivante et sujette à variation de poids et de texture au cours d'un match. Grâce à ces apports technologiques, les ballons de la Coupe du Monde sont beaucoup plus sphériques que leurs devanciers. Et voilà bien la vraie révolution : le ballon rond est encore plus rond. Concentrés de technologies, les ballons surprendraient les gardiens en raison de leur perfection. Du côté d'Adidas, on se défend d'aller contre les gardiens, d'autant que la marque s'est associée médiatiquement et économiquement avec bon nombre d'entre eux. D'Allemagne, on dit qu'on fait évoluer le ballon en parallèle à l'évolution du jeu et non pas pour permettre aux attaquants de surprendre plus facilement les goals adverses.

Carrasso : « Un ballon de qualité »

Aussi parfait soit-il, ce ballon amène un réel changement. Si les joueurs ne s'en plaignent pas forcément dans la conduite de balle, ils doivent s'adapter dans les frappes. « Il flotte beaucoup, note ainsi Bacary Sagna. Ça peut être un problème pour nous mais une qualité aussi. On a le temps de s'y habituer et d'évaluer les trajectoires. A moi d'être le plus concentré possible pour délivrer les meilleurs centres possibles. Les attaquants peuvent aussi prendre plus de risques avec ce ballon et ça peut devenir un atout. » Ce qui est sûr, c'est que ce ballon flotte mais tourne beaucoup moins que ses prédécesseurs. Steve Mandanda a d'ailleurs pu s'en rendre compte mercredi soir face au Costa Rica. Frappes sur coup-franc ou sur corner, il faut prendre le pli. Car le travail sur la stabilité dans l'air du ballon a été l'un des grands axes de travail d'Adidas. Les nouvelles technologies, avec des rainures sur le ballon, permettent de le stabiliser dans l'air et donc des frappes droites beaucoup plus performantes que par le passé. Mais il faudra changer ses habitudes de frappe.

Lors d'un entraînement spécifique des gardiens à Tignes, Bruno Martini et Fabrice Grange ont ainsi mis un moment pour trouver la bonne façon de centrer le ballon adressé aux trois goals des Bleus. « Il ne tourne pas », pouvait-on entendre. Cédric Carrasso pouvait alors dire à son coach : « Il faut en fait changer le moment de décision sur les sorties. » Pour le Bordelais, il faudra attendre un petit peu plus pour connaître la vraie trajectoire du ballon, plus rapide, moins tournant mais selon lui de qualité. Il faudra juste prendre ses marques avec ce nouvel objet qui ne sera pas forcément celui du scandale. Les Bleus, qui ont plutôt réussi leurs enchaînements et leurs tirs contre le Costa Rica, ne se plaignaient d'ailleurs plus trop. Du moment que la victoire est au bout, le ballon est toujours un ami…

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