mardi 8 juin 2010

Attaque, les stars sont ailleurs

ANELKA UN PEU LEGER

En 2006, la France pouvait compter sur une référence mondiale au poste en la personne de Thierry Henry. Ce n'est plus le cas en 2010. "Titi" est toujours là, mais son statut de remplaçant à Barcelone lui vaut un traitement égal en sélection depuis le début de la préparation. Nicolas Anelka passe désormais avant le meilleur buteur de l'histoire des Bleus (51 buts) aux yeux de Domenech. L'ancien Parisien est un titulaire à part entière à Chelsea, club avec lequel il vient de réussir le doublé après avoir été sacré meilleur buteur de Premier League en 2009. Ce n'est pas le top niveau pour autant. Anelka reste un joueur inconstant, capable d'être irrésistible sur un match et de passer totalement au travers la fois suivante. Il n'a jamais marqué plus de 23 buts en une saison, toutes compétitions confondues, ce qui ne serait pas dramatique s'il délivrait des passes décisives en contrepartie. Mais ce n'est pas le cas. Capable de jouer seul en pointe, comme il l'a fait avec réussite une partie de la saison 2008/2009 à Chelsea, l'ex-Madrilène n'arrive pas à s'exprimer de la sorte en équipe de France. Seul dans l'axe de l'attaque du 4-3-3, Anelka a brillé par sa discrétion et n'a pas cadré un seul tir lors des trois matches de préparation, à un poste qui convient probablement davantage à Djibril Cissé, André-Pierre Gignac et même Henry. Enfin, le joueur de Chelsea, à 31 ans, dispute seulement la première Coupe du monde de sa carrière. Globalement, il parait un peu léger pour une équipe qui doit défendre son statut de vice-championne du monde en titre.

MESSI, RONALDO, ROONEY : QUI SERA LA STAR ?

Le souci majeur des Bleus à l'approche de cette Coupe du monde, c'est de ne plus pouvoir compter sur un joueur hors-norme capable de faire la différence quand il veut et de bonifier toute une équipe, comme c'était le cas avec Zidane. Le successeur de "Zizou" pour le titre de meilleur joueur de la Coupe du monde ne sera pas Français, sauf miracle. Il s'agira plus probablement de Messi, Cristiano Ronaldo ou Rooney, les trois méga-stars du foot à l'heure actuelle. L'Argentine attend que "Leo" confirme enfin en sélection ses exploits sous le maillot de Barcelone, où il a inscrit 47 buts en 53 matches cette saison. Cette Coupe du monde est l'occasion rêvée pour lui de montrer qu'il peut briller hors du cocon catalan. Le Portugais est un peu dans le même cas. Sa première saison au Real a été monumentale (33 buts en 35 matches) et tout un peuple attend désormais de le voir aussi décisif au sein d'une Selecçao tournée vers l'offensive. Rooney arrive légèrement en retrait des deux derniers lauréats du Ballon d'Or. Meilleur joueur de Premier League, auteur de 34 buts en 44 matches avec Manchester United cette saison, la star de l'Angleterre peut néanmoins s'appuyer sur un système taillé pour le mettre en avant. C'est moins le cas pour Messi au sein d'une Argentine défensive malgré une pléiade d'attaquants de classe mondiale (Tevez, Agüero, Higuain, Milito). Et pour Ronaldo, qui devra composer avec d'autres "mangeurs de ballons" (Nani, Danny, Simão).

ESPAGNE, BRESIL : DES DUOS DE CHOC

La France parait bien pauvre en attaque comparée à l'Espagne. Fernando Torres et David Villa sont des références mondiales et ce duo a largement fait ses preuves à l'Euro 2008. Si le buteur de Liverpool est bien remis de sa blessure au genou, on devrait encore en entendre parler en Afrique du Sud dans un système garni en grands passeurs, taillé pour les faire briller. La paire brésilienne Robinho-Luis Fabiano, dans un style un peu différent, est aussi l'une des plus belles du plateau. Ressuscité à Santos, l'ancien Madrilène devrait être l'une des grandes stars du Mondial. A ses côtés, le Sévillan confirme depuis plusieurs saisons qu'il est un redoutable buteur. Alimentés par Kakà, délestés des tâches défensives grâce à la présence de trois récupérateurs dans le onze de départ, ils auront tout loisir de faire la différence en attaque. Luis Fabiano et Robinho sont doués pour ça, à l'image de ce qu'ils avaient montré lors de la Coupe des Confédérations 2009.

PAYS-BAS, COTE D'IVOIRE : LA MÊME ANGOISSE

La pire hantise d'une équipe nationale est de perdre son meilleur attaquant avant la Coupe du monde. Les Pays-Bas et la Côte d'Ivoire sont les mieux placés pour en parler. Les deux nations angoissent à l'idée de devoir se passer d'Arjen Robben et de Didier Drogba. Le Néerlandais et l'Ivoirien se sont blessés, respectivement au mollet et au bras, lors des matches de préparation. Si les nouvelles les concernant ne sont pas forcément les plus pessimistes, l'inquiétude reste de mise à trois jours du coup d'envoi d'un Mondial dont ils font partie des principales attractions. Robben a été étincelant en Ligue des champions avec le Bayern, tandis que Drogba a terminé meilleur buteur de la Premier League avec Chelsea. Les deux joueurs ont été les principaux artisans du doublé coupe-championnat réalisés par leurs clubs respectifs. Derrière, il y a quand même du talent (van Persie, Babel, Kuyt et Elia pour les Pays-Bas, Gervinho, Kalou, Dindane pour la Côte d'Ivoire). Mais le potentiel des deux équipes, énorme si ces deux joueurs sont opérationnels, s'en trouverait sérieusement amoindri s'ils devaient renoncer.

DU TALENT PARTOUT

Dans son propre groupe, la France ne dispose pas du potentiel le plus important en attaque. Avec le duo Suarez-Forlan, l'Uruguay parait mieux armée dans la finition. Les attaquants mexicains sont plus méconnus à l'image de Hernandez, la nouvelle recrue de Manchester United. A 22 ans à peine, il aura tout loisir de se révéler aux yeux du monde entier en Afrique du Sud. Dans le groupe B, le Nigéria a des arguments avec Martins, Kanu, Yakubu et Odemwingie. L'Allemagne peut toujours compter sur Klose (10 buts en Coupe du monde) et maintenant sur Cacau, l'attaquant d'origine brésilienne de Stuttgart. Mais elle aura fort à faire dans le groupe D face aux duos serbe (Zigic-Pantelic) et ghanéen (Gyan-Amoah). On ne présente plus Eto'o, la star du Cameroun, principal argument offensif des Lions Indomptables avec Webo. L'Italie espère que Gilardino, Di Natale et Pazzini confirment leur très bonne saison en Serie A. Mais, à l'instar des Français, les champions du monde en titre sont loin d'avoir le plus beau potentiel du plateau en attaque.

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